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Manuel De Survie Pour Votre Selfie-Steem

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Manuel De Survie Pour Votre Selfie-Steem

Cet article aborde les problématiques d’estime de soi et d’image corporelle en lien avec la pratique de la “selfie”.

Cela fait maintenant quelques années que l’on parle du phénomène « selfie », ces autoportraits réalisés avec nos smartphones. Alors que la pratique faisait plutôt rire à ses débuts, elle s’est à présent grandement démocratisée. Il est à présent difficile de voir un spot publicitaire ne mettant pas cet acte en scène et nous ne nous étonnons même plus de voir quelqu’un se prendre en photo dans les situations les plus banales du quotidien.

Nous commençons à présent à prendre un peu de recul avec cette pratique et constatons gentiment les conséquences négatives au niveau de la santé mentale et physique qu’elle peut engendrer.

Les risques de la « Selfie-Steem »

En effet, une étude a mis en évidence une dangereuse association entre la prise de selfie et l’estime de soi. Cette dernière serait fortement influencée par le nombre de « likes » et de commentaires en réponse à une selfie postée sur les réseaux sociaux. Dès lors, la recherche de gratification personnelle ne se fait plus dans la vie réelle au travers de contacts sociaux, de hobbies ou de réalisations personnelles, mais bien par la simple publication d’autoportraits plus ou moins retouchés.

Le risque de ce phénomène réside dans le fait que notre gratification personnelle repose entièrement entre les mains de nos contacts sur les réseaux sociaux (que l’on connaît parfois à peine) et de leur bon vouloir à nous montrer une preuve « d’intérêt ».

Selfie et auto-gratification

On se retrouve alors dépossédé de notre capacité à s’auto-gratifier au travers d’occupations qui permettent de nous réaliser et de nous faire grandir mentalement, physiquement, spirituellement, etc. De plus, le petit boost de dopamine que nous procure chaque notification nous indiquant une nouvelle réaction à l’une de nos photos possède un potentiel addictif fort, nous distrayant de nos tâches, réduisant notre productivité et notre concentration et augmentant les risques d’accident en nous faisant regarder notre smartphone en conduisant ou en traversant la route.

Mais qu’arrive-t-il donc le jour où personne ne réagit à notre dernière photo ou que l’on se retrouve privé de connexion aux réseaux sociaux ? C’est là que les dégâts arrivent…

Les réseaux sociaux, la selfie et l’image corporelle

Des recherches ont montré une association entre le temps passé sur Facebook et la présence d’une image corporelle négative, une augmentation des comparaisons physiques avec les amis, ainsi que des attitudes corporelles négatives. Ceci pourrait augmenter les risques de développer une boulimie, une anorexie, une image corporelle négative ainsi que favoriser l’usage de la chirurgie esthétique.

En effet, la confrontation incessante avec des images « parfaites » (les publications sur les réseaux sociaux cherchent en général à renvoyer une image positive) ne représentant pas la vie dans toute sa complexité, occultant ses imperfections et augmentant ainsi la pression sur les personnes à être parfaites, sans défaut et sans faille émotionnelle. Quelques kilos en trop ou un coup de blues passager et vous ne correspondez déjà plus à ce que l’on vous présente comme la « norme » sur Internet… De plus, le remplacement des contacts réels par les chats virtuels serait un facteur de risque d’augmentation de la dépression et de l’anxiété chez les jeunes qui se retrouvent isolés et solitaires.

Selfie et narcissisme

Une autre étude a également mis en évidence que les selfies et leur publication sur les réseaux sociaux favoriseraient des comportements narcissiques et augmenteraient l’égoïsme. Ces derniers allant à l’encontre de l’entretien d’un cercle social (qui, je ne le répéterai jamais assez, est un facteur de protection contre de nombreux troubles mentaux et physiques), ils pourraient péjorer de manière significative notre santé.

Pour finir, une campagne de prévention russe met aujourd’hui la population en garde contre les risques d’accidents liés aux selfies, suite à de nombreuses morts et blessures. Il est ainsi conseillé de ne pas se prendre en photo accroché à une antenne sur un toît, au milieu d’une voie de train, devant une bête sauvage ou encore en « jouant » avec une arme à feu. Vous serez prévenu, la selfie n’est pas seulement dangereuse pour votre santé mentale mais également pour votre intégrité physique !

http://www.betterme.ch

Retrouver le chemin du bonheur

Mihaly Csikszentmihalyi (non je ne me suis pas endormi sur mon clavier, c’est bien le nom d’un éminent psychologue) explique que le bonheur est atteignable lorsque l’on vit des expériences qui nous font ressentir le « flow ». Ce concept représente l’état mental et physique dans lequel on se trouve lorsqu’on est tellement impliqué dans une activité que rien ne semble plus compter à part cette dernière (je vous conseille d’ailleurs grandement de lire son livre “Flow: The Psychology of Optimal Experience” qui est absolument passionnant).

Si vous vous êtes déjà entendu dire quelque chose ressemblant à « lorsque je fais telle activité, je ne pense plus à rien, cela me permet de faire le vide dans ma tête », vous avez expérimenté cette sensation. Il explique que ce type d’expériences est si agréable que les personnes ayant ressenti cette sensation sont prêtes à l’atteindre à nouveau à grand coût. Ce concept explique pourquoi certaines personnes sont prêtes à prendre d’énormes risques pour pratiquer certaines activités (le wingsuit ou le base jump par exemple), bien que cet état peut-être atteint dans des conditions bien plus simples (ce qui rassurera les moins téméraires). Il suffit d’être pleinement absorbé par sa tâche, savoir dans quel but on l’exécute et ce qu’elle nous apporte.

Mais que vient alors faire la selfie au milieu de tout cela ?

Et bien ces dernières vous empêchent de ressentir le « flow » car, par la volonté de vouloir immortaliser chaque instant de l’activité que vous êtes entrain de pratiquer, vous vous empêchez d’être totalement concentré sur celle-ci. En vous interrompant pour prendre des photos, vous vous privez d’expérimenter le « flow », de faire le vide dans votre tête, de ressentir ce sentiment de liberté et de contrôle sur votre vie et pour finir, de grandir mentalement et physiquement en tant qu’être humain.

Que retenir alors de cet article ?

Non je ne vous suggère pas de jeter votre téléphone par la fenêtre et l’utilisation des réseaux sociaux est tout à fait positive tant qu’elle n’en devient pas excessive (j’utilise moi-même beaucoup cela au niveau professionnel). Je vous invite par contre à garder les réseaux sociaux pour vos moments de creux, lorsque vous avez un petit moment à combler par exemple, au lieu de les utiliser durant les activités qui vous apportent du plaisir. Soyez présent, mentalement, physiquement et émotionnellement dans vos activités, hobbies, emplois, relations etc. afin de ressentir ce « flow » et de vous impliquer dans ce que vous faites, afin d’en retirer de la satisfaction et de vous enrichir au quotidien.

Vous êtes intéressé par cette problématique? Lisez:

“Comment réussir votre smartphone detox” et “Comment effectuer votre détox des réseaux sociaux”

Julien Borloz | Psychologue FSP | Hypnose | Coaching
Avenue Virgile-Rossel 10, 1012 Lausanne
079 743 85 40

Julien Borloz

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